Nos engagements
Projet de recherche sur les grandes maladies psychiatriques
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Le syndrome de risque infantile
La Fondation de Préfargier soutient le programme de recherche sur l’identification de biomarqueurs pour intercepter les trajectoires développementales des grandes maladies psychiatriques. Ce projet, qui vise à la caractérisation et l’évolution d’un « syndrome de risque infantile », est lié à l’étude NCCR-Synapsy, et également reconnu et cautionné par le Fonds national suisse de la recherche scientifique.
Menée par le Professeur Pierre Marquet et ses équipes à Lausanne et Genève, cette recherche s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de prévention des grandes maladies psychiatriques. Elle vise concrètement à identifier de nouveaux biomarqueurs de risque des grands troubles psychiatriques à composante « neurodéveloppementale », que sont la schizophrénie, les troubles bipolaires et la dépression sévère récurrente.
Ces grandes maladies psychiatriques à composante neurodéveloppementale (GMPNs), affectent plus de 12 % de la population des pays du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, et Royaume-Uni). Ces GMPNs se construisent pendant l’enfance sur des terrains génétiques propices et se manifestent cliniquement entre la fin de l’adolescence et le début de l’âge adulte. Elles sont diagnostiquées aujourd’hui quasi à l’identique qu’il y a près d’un siècle, c’est-à-dire sur la base de la présence d’un ensemble de signes et symptômes cliniques, appréciés par le psychiatre en fonction de son expérience.
Au vu de cette composante neurodéveloppementale, ces signes et symptômes reflètent malheureusement des stades avancés de ces GMPNs. Dès lors, les traitements proposés pour les soigner peuvent au mieux ralentir leur progression et favoriser des périodes de rémission. La principale raison de cet état des lieux peu encourageant est l’absence de biomarqueurs fiables, qui empêche la pose de diagnostics précoces et entrave l’élucidation des mécanismes biologiques qui engendrent ces maladies.
Cette absence de biomarqueurs provient en grande partie du fait que pour des raisons évidentes il n’est pas possible de pratiquer des biopsies cérébrales et que, malgré des avancées spectaculaires réalisées ces dernières décennies, les techniques neuroimagerie (résonance magnétique nucléaire, tomographie par émission de positons) n’ont aujourd’hui pas la capacité de déceler les fines altérations cérébrales, qui accompagnent ces GMPNs, en particulier dans leurs phases débutantes.
Partant de ce constant, le programme de recherches conduites par le Professeur Marquet a pour but premier d’identifier des biomarqueurs cellulaires fiables et robustes de ces GMPNs, en étudiant finement des cellules somatiques (fbroblastes de la peau, cellules sanguines, cellules epithéliales de la vessie récoltées dans l’urine) prélevées sur les patients et leurs enfants, malheureusement à risque de développer l’une ou l’autre de ces GMPNs.
Pour mener à bien ces études, des techniques de microscopie spécialement dédiées à l’étude des cellules humaines ont été développées. Elles permettent de voir leur structure et leur dynamique à l’échelle nanométrique (1 millième de microns) et surtout sans les perturber. La recherche en cours pour identifier les biomarqueurs cellulaires met également en œuvre des techniques très récentes de reprogrammation et de différenciation cellulaires. L’analyse des réseaux de neurones humains ainsi obtenus grâce à ces techniques est très propice à l’identification de nouveaux biomarqueurs cellulaires de ces GMPNs.
A l’heure actuelle, le projet a permis de constituer une « biobanque » contenant plus de 50 lignées provenant de patients et de leurs enfants à risque. Par ailleurs, l’étude des fibroblastes de patients conduite grâce aux techniques de microscopie a notamment permis d’identifier un biomarqueur spécifique des troubles bipolaires.
Equipe de recherche
Pascal Jourdain, PhD
Carine Ben Adiba, PhD
Axel Mermin, MSc
Collaborations
- Centre d’épidémiologie psychiatrique et de psychopathologie, DP-CHUV, Prof. Martin Preisig, MD
- Unité mixte internationale de recherche en neurodéveloppement et psychiatrie de l’enfant
- Université de Lausanne et Université Laval, Québec, Canada
- Prof. Pierre J. Magistretti, MD-PhD, King Abdullah University of Science and Technology (KAUST), Arabie Saoudite, Professeur Honoraire EPFL, UNIL, UNIGE
- Unité de recherche sur la neurobiologie de la dépression, Jean-Luc Martin, PhD, MER, CNP-DP-CHUV
Principales publications
https://serval.unil.ch/fr/notice/serval:BIB_EC5AC86EB992
https://acamh.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.1111/jcpp.13307
https://serval.unil.ch/resource/serval:BIB_148EAA72A8D4.P001/REF
https://serval.unil.ch/fr/notice/serval:BIB_6EB79B96C182
https://serval.unil.ch/fr/notice/serval:BIB_43253EF08A66
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Pierre Marquet
MD–PhD
Unité de recherche sur les biomarqueurs cellulaires des maladies psychiatriques
Centre des neurosciences psychiatriques
Département de psychiatrie CHUV
Le Professeur Pierre Marquet conduit une équipe de recherche au Centre de neurosciences psychiatriques. Ce centre fait partie du Département de psychiatrie du CHUV et se trouve au sein du complexe hospitalier de Cery à Prilly. Ses activités de recherche sont centrées autour de l’identification de biomarqueurs de plusieurs maladies psychiatriques ayant une composante neurodéveloppementale, telles que la maladie bipolaire, les troubles dépressifs sévères, ainsi que la schizophrénie.